Selection d’oeuvres de la periode fauviste

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Fauvisme

Le troisième Salon d’automne se déroule en 1905 sous le signe de la modernité. Aux cimaises de la célèbre salle VII, et contrastant avec deux sculptures néo-Renaissance d’Albert Marque, les dernières toiles de Matisse et de Derain exécutées à Collioure, ainsi que celles de Vlaminck, Manguin, Camoin et Marquet, provoquent le scandale. Dans son compte rendu, le critique Louis Vauxcelles rappelle le modelé délicat des deux sculptures et s’exclame : « C’est Donatello parmi les fauves ! » Le mot est lancé. Alors que Georges Braque travaille encore dans sa manière post-impressionniste (Le Parc Monceau), il découvre stupéfait la nouvelle peinture : couleurs arbitraires, tons purs, aplats ou touches larges, perte du dessin, indépendance de la forme et de la couleur.De juin à septembre 1906, Braque se rend avec son ami Othon Friesz à Anvers. Ils y exécutent leurs premières toiles fauves, des vues du port et de L’Escaut. Leur manière reste  proche et lorsqu’ils réalisent une mosaïque de huit peintures sur une grande toile, Souvenir de Anvers, dont l’une n’est pas signée, il reste bien difficile de l’attribuer. Braque manifeste cependant un sens plus assuré de la composition : plans et perspective sont respectés. La couleur ne se limite pas chez lui à un élément expressif, elle construit aussi l’espace.

De retour à Paris, Braque visite le Salon d’automne où sont exposées dix toiles de la dernière manière de Cézanne. Il est ébloui et, toujours avec Friesz, se rend immédiatement à l’Estaque, sur les terres du Maître. Les deux amis travaillent dans ce petit village de la banlieue de Marseille jusqu’en février 1907. Braque sait déjà ce qu’il va y peindre : « je peux dire que mes tableaux de L’Estaque étaient déjà conçus avant mon départ [1] […] » Toutefois,  la confrontation au motif, à la lumière et à l’atmosphère du Midi éclaircissent sa palette et les couleurs vives posés en bâtonnets laissent saillir le blanc de la toile.  En mars, Braque expose au Salon des Indépendants  ses œuvres peintes à L’Estaque.  Il  les vend toutes : cinq au critique d’art Wilhelm Uhde et une à son futur marchand, Daniel-Henry Kahnweiler.

Après ses premiers succès, il retourne en mai dans le Midi où le rejoint Friesz au cours de l’été 1907. Cette fois-ci, les amis résident à La Ciotat, petit port près de Marseille. En septembre, les peintres s’installent pour la deuxième fois à L’Estaque mais Braque s’éloigne alors du fauvisme.

Il retourne brièvement à Paris en octobre 1907 et visite au Salon d’automne la rétrospective consacrée à Cézanne avant de regagner le Sud, où il réside à l’Estaque jusqu’en novembre. Sa période fauve se termine alors : « Quand je suis retourné pour la troisième fois dans le Midi, je me suis aperçu que l’exaltation qui m’avait rempli lors de mon premier séjour et que j’avais transmise à mes tableaux n’était pas la même [2] […] » Le Viaduc à L’Estaque (terminé à Paris, loin du motif) marque le début de cette ère nouvelle.

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